Séminaire axe 5 : « Aires protégées en Afrique: militarisation et luttes politiques »
14 novembre / 13h30 – 16h00
La séance est organisée par Rozenn NAKANABO DIALLO et Habib KHADRAOUI.
Intervenants
Le séminaire recevra :
- Zenaïde DERVIEUX, MCF, Université Paris Nord
« La conservation coercitive en Afrique subsaharienne : violences vécues et expériences de l’injustice ».
En Afrique subsaharienne, les dispositifs coercitifs de conservation à l’égard des humains comme des non-humains trouvent leur origine dans une tradition coloniale de criminalisation de la chasse de subsistance. Ils font aujourd’hui l’objet d’une attention renouvelée, aux implications cruciales à l’heure de l’objectif « 30×30 ». Ces logiques interrogent les justifications éthiques et morales qui associent les espaces protégés à des espaces de non-droit. Le recours à une violence normalisée et légitime vient, en outre, reconfigurer les formes d’agir conflictuel et les registres d’action mobilisés par les personnes et les groupes récalcitrants à l’égard des mesures et des dispositifs de gestion anciens ou nouvellement imposés. Par quels réseaux d’acteurs les formes militarisées de conservation de la nature circulent-elles ? Quelles reconfigurations ces pratiques impliquent-elles pour les territoires ciblés et les non humains qui les investissent ? Dans cette communication, je propose d’examiner les influences transnationales de la circulation de la militarisation dite verte à la lumière de terrains de recherche zimbabwéens et tchadiens.
- Ndèye Sokhna DIENG, Post-doctorante, Université de Bâle
« Protéger les forêts des étrangers ? Politiques de protection des forêts et ethno-environnementalisme en Côte d’Ivoire »
Cette communication aborde le rôle des organisations environnementales locales dans les processus de co-production (par le haut et le bas) des forêts politiques en Côte d’Ivoire. En mobilisant la rhétorique de l’autochtonie, en tant qu’identité politique, les organisations étudiées portent un agenda politique ethno-environnementaliste, en repolitisant des luttes foncières anciennes autour de la lutte contre la déforestation. Je m’intéresse aux articulations de leurs luttes politiques avec les modalités de gouvernement de ces forêts politiques, à travers leurs relations avec des institutions étatiques en charge de la gestion de ces espaces. Au-delà des débats académiques sur les reconfigurations de l’autorité politique dans la fabrique et la mise en œuvre de l’action publique dans les forêts politiques et le rôle de l’idéologie néolibérale dans les procédés de transformation de ces espaces, cette communication met l’accent sur les apports d’une approche par la sociologie politique des problèmes publics et l’étude des organisations environnementales locales, en tant qu’organisations politiques, actives dans les processus de co-production de ces espaces.
Informations pratiques
- 14/11/2024 – 13h30 – 16h
- A: Sciences Po Bordeaux, 11 allée Ausone, 33600 PESSAC | Salle Touchard
- Sur inscription obligatoire.
Lien unique d’inscription présentiel et distanciel