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Séminaire de sciences sociales du droit – Quand dire c’est taire: les femmes face à l’instance vérité dignité en Tunisie.

13 décembre 2022 / 14h00 16h00

Ce séminaire est organisé par Mariam BENALIOUA (doctorante à LAM), Baudoin DUPRET et Marième NDIAYE, chercheur et chercheuse à LAM.

La deuxième séance de l’année académique 2022/2023 portera sur la thématique: Quand dire c’est taire: les femmes face à l’instance vérité dignité en Tunisie.

Intervenante

Sélima Kebaili – Chercheuse postdoctorante au Centre en étude genre / Faculté des sciences sociales et politiques de Lausanne

Résumé de la présentation

Suite à sa révolution de 2010/2011, la Tunisie a choisi de mettre en place un dispositif de justice transitionnelle, ensemble de mécanismes judiciaires et non judiciaires promouvant la paix et la démocratie par le biais de la célébration des victimes et la reconnaissance des tords qu’elles ont subis. Pour ce faire, une commission de vérité nommée l’Instance Vérité Dignité (IVD) a notamment été mise en place (2014-2018) afin d’enquêter sur les exactions commises par les régimes autoritaires prérévolutionnaires, par le biais d’auditions publiques et privées des victimes. Dès sa création, la commission a mis en place une « approche genre » de la justice transitionnelle, ensemble d’activités et de mécanismes visant à intégrer les femmes au dispositif et de leur permettre de s’exprimer au même titre que les homme victimes. Cette présentation, en s’appuyant sur une enquête ethnographique menée auprès des femmes ayant témoigné auprès de l’IVD et des acteurs de la justice transitionnelle en Tunisie, interroge les limites et effets contradictoires de l’application de mesure institutionnalisées en genre dans les commissions de vérité. En s’appuyant sur les expériences contrastées de deux plaignantes, la communication étudie les ressorts de la mise en récit des souffrances des femmes victimes et leurs différents usages par les acteurs institutionnels du dispositif de la justice transitionnelle, interroge quelles formes de violences tendent à être reconnues, promues ou autrement marginalisées et montre les limites du cadre de l’audition comme mécanisme d’appréhension des violences politiques.

Informations pratiques