Rencontre avec : Ousmane Djibo – post doctorant basé à Niamey en visite à LAM

Rencontre avec : Ousmane Djibo – post doctorant basé à Niamey en visite à LAM

Recruté pour un contrat post-doctoral d’un an, en avril 2022, Ousmane Djibo était en visite au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM) de Sciences Po de Bordeaux durant la semaine du 03 au 08 octobre 2022.

Sa mission s’inscrit dans le cadre d’un programme de recherche-action financé par l’UNICEF et porté par le département évaluation de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en appui au Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires au Niger (DNPGCA – Cabinet du premier ministre, Niger) dans le cadre de la révision de la stratégie de sécurité alimentaire, nutritionnelle et pastorale du pays.

Le projet porte sur l’analyse de la gouvernance ou de la coordination des parties-prenantes de la stratégie de prévention et de gestion des crises alimentaires 2021-2025, piloté par le Secrétariat Permanent du DNPGCA (primature du Niger). Il repose sur une méthodologie combinant les outils de l’analyse des réseaux (réseaux inter-organisationnels) à ceux de l’Advocacy Coalition Framework (ACF) afin d’articuler structures relationnelle et idéationnelle.

Quel est le contexte précis de votre contrat de post-doctorat ?

Pour renforcer son document de stratégie de prévention et de gestion des crises alimentaires au Niger adopté en octobre 2021 pour la période 2021-2025, le Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires au Niger (DNPGCA-Cabinet du premier ministre, Niger) s’est engagé dans une expertise scientifique conduite par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) avec le soutien financier du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).

Ce Dispositif a pour mission “la prévention, l’atténuation, la gestion et le relèvement précoce des incidences des crises alimentaires, pastorales et nutritionnelles affectant les populations nigériennes”. Il a pour but la coordination stratégique des interventions des différents organes du DNPGCA.

Pour la réalisation et les besoins de cette expertise scientifique, un contrat de Post-doctorat a été proposé par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) à Niamey et rattaché au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM) de Sciences Po de Bordeaux. Etant le post-doctorant pour ce poste, je suis suivi par une équipe de chercheurs en Economie à savoir Alain PIVETEAU de l’IRD et du laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM) de Sciences Po de Bordeaux, Jean Philippe BERROU du laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM) de Sciences Po de Bordeaux et Thibaud DEGUILHEM du Laboratoire Dynamiques Sociales et recomposition des espaces (LADYSS) de l’Université Paris Cité.

Quels sont les objectifs de ce projet ?

L’objectif de l’étude-expertise est d’abord de proposer une analyse de la gouvernance du dispositif (DNPGCA) et un mapping plus global des différents dispositifs de coordination au sein du secteur de la sécurité alimentaire au Niger. Le travail de diagnostic est aussi resitué dans une mise en perspective historique du secteur et des politiques de sécurité alimentaire au Niger.

L’expertise proposée s’inscrit dans une démarche de recherche action et participative. Elle a la particularité de ne pas déboucher sur des recommandations « prêtes à porter ». La dimension participative du projet démarre en effet dans la dernière phase du projet et consiste à présenter les résultats de nos analyses (graphes de réseaux notamment) directement auprès des acteurs (parties prenantes) qui vont eux donner du sens aux résultats statistiques et en tirer des conclusions dans l’objectif d’améliorer le fonctionnement du dispositif.

Nous serons donc dans cette phase de restitution accompagnés par la Cellule d’Analyse des Politiques publiques et d’Evaluation de l’action Gouvernementale du Niger (CAPEG) pour animer les séances de restitutions.   

Quelle méthodologie utilisez-vous ?

L’étude mobilise principalement les outils de l’Analyse des Réseaux Sociaux (ARS) pour analyser les relations entre les différentes organisations qui interviennent dans le cadre des actions du Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA) et siègent à son Comité Elargi de Concertation (CEC).

Au total, une cinquantaine d’acteurs sont concernés par cette étude. Les personnes interrogées sont des points focaux qui représentent leurs organisations au niveau du CEC. L’entretien se déroule en face à face et en français.

Le questionnaire comprend une première partie plus classique où les informations recueillies portent sur les visions de ces organisations de façon générale et dans le domaine de la sécurité alimentaire, nutritionnelle et pastorale en particulier (vision du domaine, objectifs et priorités, types d’instruments d’action privilégiés, etc.) (composante ACF de l’étude).

La seconde partie du questionnaire, dite sociométrique, porte sur les relations de partenariat directes et d’échanges d’informations entre ces organisations et sur les accords ou désaccords de point de vue dans le domaine de la sécurité alimentaire entre elles.  

Quel est votre parcours et sur quelles thématiques portent généralement vos recherches ?

Je suis économiste du développement, j’ai fait une partie de mes études supérieures à la Faculté des Sciences Economiques de l’Université Abdou Moumouni de Niamey au Niger et l’autre partie au Centre d’Etudes et de Recherche sur le Développement International (CERDI) de l’Université d’Auvergne à Clermont Ferrand et à la Faculté des Sciences Economiques de l’Université de Montpellier.

J’ai soutenu ma thèse en février 2020 à l’Université Abdou Moumouni de Niamey sous le titre « Essais sur les déterminants de l’adoption des technologies agricoles et de la sécurité alimentaire des ménages agricoles au Niger ». Les grandes thématiques de mes recherches sont la sécurité alimentaire, la pauvreté et les inégalités dans les pays en développement.

Votre séjour a été très court, quel en était l’objectif ?

L’objectif de ma venue à LAM rentrait dans le cadre d’une séance de travail avec notre équipe de chercheurs pour le bon déroulement de l’étude-expertise.

Selon les besoins de l’étude-expertise et dans le cadre d’autres séances de travail en équipe, il est fort probable que je revienne à LAM.

D’où vient votre intérêt pour les thématiques que vous étudiez ?

Etant soucieux de l’amélioration du bien-être des populations, en particulier dans les pays en développement, j’ai un fort intérêt pour les questions de sécurité alimentaire, de pauvreté et d’inégalités. Je travaille sur ces thématiques car je suis persuadé qu’en améliorant la sécurité alimentaire des populations, en réduisant leur niveau de pauvreté et les inégalités, cela contribuera à améliorer leur Bien-être.